EcToPLaSmE
Un Ectoplasme est une émanation visible du fantôme produite par un médium, une sorte de substance psychophysique paranormale générée dans le monde physique. Elle peut se manifester sous diverses formes comme une lumière qui se dégage du corps du médium ou une silhouette fantomatique dans une photo.
L'alliance des spectres regroupe Farfelu et l'Abeille qui composent les instrus, DJ Kozmi au scratch, ainsi que Jack et Gosh au chant.
Le groupe c'est concrètement formé en 2006 lorsque Farf et l'Abeille concoctant des lives électro depuis plusieurs années décident de travailler avec Jack. Cette collaboration, aboutit à la mix tape "freestyles" qui regroupe des passages de répétition et à la mix-tape "Fanto Thematik", 2007. En parallèle, Dj Kozmi qui apparait déjà sur ces projets s'intègre progressivement à l'équipe. Les quatres compères persévèrent et élaborent une troisième mix-tape intitulée "Récidive" en 2008.
Actuellement, le groupe enrichi par l'arrivée de Gosh a préparé un nouveau projet, si la formule change, l'état d'esprit reste le même. Ce projet regroupe un quatrième opus, "Désordre Spectral", qui est sortie en 2010 et une nouvelle formule de concert.
En plus de leurs errances dans les fêtes et les bars, les Ectoplasme ont été aperçus à de multiples reprises lors de festivals. ( Free Art, festival des lardons), sur scènes locales (Noumatrouff, Molodoï, Naz Party, soirées Métiss' art et Sucre d'Orge) mais aussi dans différentes soirées en plein air (Sens Inverse, Antipod...).
Textes ©
La
cornée accorde du crédit au détail, la maille a la côte, s'exhibe et
s'étale. Futil, l'apparat forge la cotte de maille, le style l'emporte
sans ôter les failles, le tube cathodique remplace l'ami cordial, le
prix modique sape la base, le primordial. L'encéphale obscurcit par
Secret Story et tise, peu de gens s'effarent si l'homme durci sécrète
de la bêtise. Qui n'a ni la démarche ni l'allure du pitbull renvoie
l'image d'eunuque ou de gus muni de p'tites boules : la classe, un
drôle de tic sans trop d'éthique classe les types à l'aune des
étiquettes de sweat. A l'ère du cash, respect au gars qui accélère,
sait qu'il n'a que ses nerfs, sa rage, ses compères. A l'heure où
l'entraide crève sous le poids du score, de la compet, l'or, éphémère,
masque les potes qu'il nous fait perdre.
A qui trouve archi - bête ce paradis fictif,
les architectes à la base de cet édifice,
à qui rêve de cieux emplis d'astres qui filent,
d'une trève dans un jeu où le théatre est utile,
las que l'apparat établisse les profils,
las de la poudre aux yeux, de l'emphase et du style,
à qui s'en pète du look, doute de l'arnaque massive :
reste à foutre le feu à tous les artifices.
L'euro
en caisse vole la star aux sos, l'école du dollar teste un programme
grotesque, la politique : voilà où les escrocs naissent, l'appât du
fric n'épargne pas les pseudos Elliot Ness. Dans ce paradis de parodie,
il reste des râles audibles, des malades face au vide en quête d'une
parade digne. De pâles fossiles gèrent une patrie radine telle une
partie d'échecs dans un bar à pînes. En bas d'un pas rapide, on vit
pour soi sans s'allier, l'état, grippal, asphyxie, paraît qu'ici il n'y
a que le whisky pour y pallier. De grands gourous font bondir les cours
de bourses façon Skippy le kangourou qui court dans la brousse, valeur
esbroufe engrangée, rageurs les clebs se bouffent, ailleurs à bout
d'souffle pour manger, ici on jette ou on s'étouffe. Acerbes envers les
types à la sale haleine style Woody, on fuit tel la peste les faces à
cernes à la Droopy. Soumis au droit d'allégeance, les gens s'exaspèrent
accroupis, l'apparence a tout pris et n'a de cesse de séparer les
genres. Suivre la ligne décrite? Aussi laisser s'barrer ses chances...
seul sur la piste car il n'y a qu'à Wall Street qu'on se soucie
d'échange.
REFRAIN
D'une étincelle sur la mèche de l'amorce,
les flammèches évincent celles des fusées du quatorze,
une allumette et des paillettes ne restent que fumées et carbone.
Les feux de Bengale virevoltent puis se consument,
à bas les masques, les codes et les costumes,
rendons hommage à l'artifice à titre posthume.
Les
murs des immeubles se lézardent, leurs fondations s'oxydent : des
voutes, des poutres, des arcs. Les néons du Proxy éclairent une rue
vide autant qu'un fut de bibine laissé une heure à mes amis. Des
bruissements s'entendent, des cris de jeunes en bande, dehors, le vent
fait que tous les sons s'étendent : des pneus sur les débris, des
klaxons, une sonnette d'alarme, des sirènes lorsque surgit l'escadrille
de gendarmes. 28 degrés à l'ombre, 26 sous la pluie, au sol, une
feuille de Lotto, des nombres cochés à la va vite... Il shoote la
canette de 86 gisante, ses naseaux sniffent des arômes d'épices
grisants, aussi l'odeur d'un teushi à peine pestillente. Il marche
tranquille presque lent.
Quand les bleus l'interpellent, Il joue
à pile ou face : courir ou faire face! Une chose est sûre, l'honnêteté
se décèle sur le visage, c'est bien sa signature au Parker sur le visa,
censée être un droit de passage, en fait un leurre, une pasetille
scellée sur un papelard. Il se questionne dans ce contexte :
"Est-ce que je reste, je choisis la fuite ou me barre?"
Il
n'y a ni maldonne ni stress quand l'estafette se gare, en sortent trois
types polis, un dernier hagard s'avèrant être le chef, un fruit pourri
hilare, les trois autres stagiaires font leur preuve ce soir. Tout est
en règle, Il arrive de l'ambassade. Grucho beugle, s'avance pour
l'embrassade, une caisse passe quand la violence escalade :
"
Tu sais c'est qu'une escale là, t'as une fesse ici une autre chez toi.
T'es le vassal, mon apôtre, moi, le christ, le roi donc fais le beau,
le pitre, le clebs : aboie! Non mais z'avez vu? Non mais qu'est-ce
qu'il croit?"
Soudain, autre décor, sur le flic se dressent des
cornes, les autres flippent par peur qu'il dépasse les bornes, se
taisent, ignorent encore la plupart des codes. Quand Il tente de se
faire la malle, la goutte d'eau déborde. Grucho tire sa matraque, à
l'aorte le coup s'assène, les autres ont trop l'trac pour entrer sur
scène, acquiessent lorsqu'Il se débat sans succès. Les frappes sont
succintes, l'ambiance malsaine, l'épaule luxée. Grucho se paie le luxe
d'une dernière frappe, lui chute mais derrière, le trottoir, son crâne
tape. Les lampadaires éclairent un sang, moite, mat, entre rouge et
noir tel celui de Stendhal, Lui sussure :
" Allez en enfer! " quand la fin le kidnappe dans ses entrailles.
L'amour fait rire, la blague des carambars,
les types la jouent gaillards, forts en fait faiblards,
genre grands durs aux cœurs d'artichauts,
en fait tous pleurent quand il faut.
Ce monde en marbre sonne faux,
bel arbre délesté de ses fruits.
Chacun pour soi, préparons la fuite.
Rien de bon à prendre, de la merde en coulis?
Ce serait évincé ce qui se bosse en coulisses,
ceux qui comme des planches coulissent,
te soutiennent quand tu t'enlise.
Dans la flaque de pisse, un bourgeon s'éveille,
on s'en tape les cuisses si ça te semble superficiel.
Tant que l'envie comme une flèche, fuse,transperce le ciel,
qu'un sourire s'observe sur un triste visage,
un rayon solaire sur une toile embellit le paysage.
REF :
Que se passe-t-il, quand se masque un ciel couleur pastelle?
Un terrain-vague en guise de vague souvenir de l'éden d'Adam, d'Ève,
paraît que rien ne se perd, que tout se créée,
où est le bonheur quand le bitume est dans l'pré?
Le paysage... le notre est gris, terne,
crade comme une poubelle,
pas de drapeaux en berne car le chloroforme s'inhale,
le conforme gagne mais les victoires s'arrachent,
difficiles, possibles quand t'as la hargne, la rage.
A l'aide t'appelles, numéro vert, messagerie,
normal que peu s'assagissent,
foncent tête baissée face à la brique.
Dans leurs critères deviennent fous si vite,
las, pas lâches mais pessimistes,
dès jeune aigri quand on t'explique la ligne à suivre.
T'y peux rien, t'urines sur leurs directives,
sur leurs directions donc tu t'agites
en quête d'un gite ou d'une lueur à l'horizon.
REF
Des conards cravatés décrétés Socrates
dégagent des sales sécrétions,
technocrates qui grattent à la porte
en période d'élection,
on les élit, on les supporte,
on se prend des coups de lattes
quand on les boycotte.
Diffusion sur ondes hertziennes,
longs palabres, toujours les mêmes thèmes.
Le poste chébran sur 180 radio blême,
ils tapinent, paradoxe démentiel : ils démantèlent la prostitution,
l'arnaque est classique, à base de mitos, de belles dictions,
bugs à répétition, eux, assis aux bureaux
leur domaine de prédilection,
observent l'aiguille qui trotte, quand dans le froid
certains s'endorment, s'apprêtent à faire une longue route...
REF
La politique endort ses victimes via les chlororéformes,
la réthorique, les jolies paroles en vitrine d'une télé conne pas très
comique : à l'image règne le mode crime, le public aime, les sondages
l'endoctrinent, il se rabat vers les boss du FN qui racolent chez les
skins. Nico s'en bat, s'positionne en tête en pro du mime, en fait des
escrocs rôdent qu'importe la team (la rose aussi porte des épines).
Partis boucliers, stériles débats d'idées, combats de boucs : à la clé
la cravate immunise. La justice trie vu l'look des appelés : aucun
aristocrate sur l'cuir du banc d'accusés, qui cuirait sur l'grill un
messie d'la majorité? Mais des bulletins restent vierges dans l'urne,
les scrutins schlinguent la burne vu qu'les élus cherchent un siège où
leur verge s'affiche à la une.
Un parfum d'arnaque flotte dans l'air,
de mascarade, d'accords et d'intérêts.
Un parfum que masquent la parlote, le paraître,
la cocarde, le coq et le béret.
La
trouille rend malade, plan vigipirate rouge avant écarlate, les agents
tournent, en cas d'écarts lattent. Zoom sur la gare, un gars coule dans
l'pinard, tousse puis s'marre, louche sur les paras en patrouille avec
cartouches dans le famas. Paraît qu'ils fouillent les quais au cas où
un barge farouche masqué d'une cagoule, casse-cou cache habilement sa
charge artisanale, gaffe au courroux d'un partisan du mal par le mal,
au final, il n'y a qu'à l'écran que les martyrs assaillent. L'image du
terroriste est à vendre, dommage, les héros tristes pestent et
attendent. La démago s'propage, les domiciles abritent tant de voix
d'autistes à prendre, le profit du flip arrange, ministres, pharmacies
ainsi que grossistes en chanvre. Le principe? Celui qui balise dépense.
REF
Pincement
d'coeur d'un pays tachicarde, des gars taquinent pour un baggy crade,
les inspecteurs Harry à la Clint, veillent le gyrophare dans
l'habitacle. Paraît qu'la vague bleue des boulevards ne gène que les
babs et les soulards, gare à qui s'exprime, déjà le débat s'anime pour
une croix, un foulard, un tag indélébile sur un commisariat : la traque
rend dociles les pariahs. Psychatrie possible si tu cries trop fort,
handybag en plastique substitut d'réconfort, suite au quinquennat, les
énarques sifflent des bananas splits, des liasses ras le slip et sur
compte off-shore, trip Panama beach, yacht et hors-bord, si ils nous
trompent, il n'y a pas de triche : on vote d'abord. Sur le pont du
navire tricolore, ils pillent puis le sabordent.
Un parfum d'arnaque flotte dans l'air,
de mascarade, d'accords et d'intérêts.
Le satin change les escrocs en saints-pères,
pas d'accolades à qui ose interférer...
Lorsque tourne le manège à l'américaine,
le flooz sonne le glas du partage, l'étendard en berne
et les écarts entrainent via l'effet boule de neige,
les phases où hibernent les fêlés ou les sages.
Ils triment, dans l'trom ou en cages, tous tributaires
d'un show où message rime avec publicitaire.
Lorsque tourne le manège des balivernes...
le public aime ce qui sidère, n'estime que les larrons qui brillent,
les timides, derrière, fuient plus vite que leurs ombres.
On se divise à l'euclidienne, les rétines fixées sur nos nombrils,
l'épidémie de vers solitaires profite à qui veut nuire au nombre.
Lorsque tourne le manège sur le pattern...
J'avance à pas de loup, jamais en vitesse,
esquivant le cheval fou de mes soirées d'ivresse,
éloigné d'une vie de tes, rarement sans le sou,
vivant sous le poids de pénuries diverses,
en marge, fasciné par le soutien en cas de crise,
loin du cadre étriqué du coma d'entreprise.
Entre quatre murs capitonnés, croit en l'amour et les gars te rient au nez.
L'argent rassure mais garde ce qu'il a volé.
Vu les faces blêmes, même en été c'est l'hiver,
il faut dire que tu gènes si t'es dénué de salaire :
en lutte pour sa femme, ses emplettes,
un gus s'entête, une fois endetté à perte,
vire moins que rien, a la valeur d'une merde
sur une semelle, finit clébard en une semaine.
Pilier de bar en chien de Météor Pils,
en une manche, du terrain au banc de touche,
en une descente, du tracé au hors-piste,
las de ce décor triste comme pas mal d'ombres
sur la toile des artistes façonnant le monde
où Goliath survit à David malgré la fronde.
Le manège tournoie, le cercle est vicieux
car le vortex et le trou noir restent les pièges du tournoi :
qui n'a pas de ticket se voit contraint d'abdiquer,
gars livré à la poigne de forains excités.
Le corps et le cortex dans le train-train fantôme,
gênant de s'extirper lorsqu' on est bloqué,
reste à déplorer la perte à la foire du chrome
de clients évincés de la scène faute de deniers.
Pris dans ce bête carrousel, je lâche ma gueulante à coup de vers,
même si de tout temps, le deuil a hanté ceux qui la poussèrent.
La roue tourne à Mach 10 trop vite pour que la course freine,
gare aux soucis gastriques que la cadence entraîne!
L'absence d'entraide ouvre des plaies que les psys cautérisent,
le gouffre effraie, tant de mecs si gaufrent en chute libre.
Pour prendre la tête, on se bouffe et nos pics se hérissent,
oubliant que la tempête souffle plus que la brise
les joueurs dribblent vers le but en solitaire.
L'air solide mais la force centrifuge opère,
à peine sonnés, des gars se paument dans le labyrinthe
sans refuges ni repères si le tempo les éreinte.
Piégés dans l'enclave, des types en bavent,
au guichet les ardoises se paient sans rab
et les destins se lient au rentable.
Les plaies s'aggravent sans que les médecins en parlent.
Dans de beaux draps, il en faudra des bandages,
loin des temps calmes, en proie à l'échafaud,
le teint blanc pâle, dans le mauvais train bloqué en gare,
les fantômes trinquent, la table est bancale.
Lorsque tourne le manège, certains valsent
quand d'autres dansent la samba,
même si rien en atteste, qu'ils se cachent
car la meute ignore les sans voix.
Lorsque tourne le manège, pour ceux
qui se tiennent à la perche,
le même décor défile cent fois.
Le sensas arrache l'affiche de médias abrutis, sans s'passer du visage féérique de Carla Bruni, d'son caniche royal mais rabougri, la merde s'étale sur des pages brunies, show time frénétique, reflet de ce que les félés visent, choc du flash, adrénaline avant qu'la télé dise la prière, qu'les stats estiment les dégats d'puis hier, drames et crimes, au dessert, info grasse à la p'tite cuillère, l'expression n'est ni libre ni pure comme elle aurait dû l'être, les pressions l'oppriment, mille pubs lui irritent l'urètre, vu l'aspirine que la speakerine diffuse d'une voix fluette, la caméra filme mais l'objectif n'est plus net.
Allumes le barbec, y a du papelard à cramer, du canard star duck à l'actu déchainée, format standard sans Parker, ses exclus d'araignée, le lecteur a perdu quand l'scandale a gagné, les articles à succès causent de biz ou d'sport, les titres deviennent trop gros, les propos s'édulcorent, en quête de scoop, les braguettes s'ouvrent au pressodrome, à qui jeter la pierre si l'regard guète toujours la forme? L'info promise, mise à la benne, quand l'été les tongs semblent être un bon thème, qu'la pige permet d'ôter les thons même sur l'cliché dédié au téléthon, à ne pas négliger, les torchons, Closer, VSD, agissent sur le cervelet tels des doses d'LSD, puis-je insister, y a pas qu'en caisse qu'les directions sont assistées.
Par magie, s'écrit la trame de l'Amérique Bis, le charme agit via les lois qu'l'amnésie fixe, nul besoin de traquer les nuisibles, d'museler les chiens, d'brûler les tracts, les missives, il suffit qu'sur les coups de vingt heure, l'écran dénigre les râleurs que le schéma dégoute, décrive les grévistes, les casseurs, en tant qu'âmes à la déroute, les plus avertis, tel des dingues ou des doux rêveurs, le climat s'déglingue aux quatre coins de la planète, ça schlingue et ça pète style Terrence et Phillip, le montage passe des flingues à la guerre, épingle l'audimat sans hortensias ni tulipes, l'excès s'est frayer un passage via l'satellite, l'image harcelée par de sales élites, rare de voir, l'expulsion d'un squat défrayer la chronique, en général, les exclus sont nazes et défient la logique.
Les médias encaissent le coup d'la concurrence, c'est tentant d'en déduire qu'ils y perdent du sens, quand c'est les US qu'ils imitent, reste à s'demander où est la limite entre l'info et la propagande.
Kozmoutchino !!
V'là ectoplasme qui déboule j'te rassure, on fout pas les boules
Alors viens, approche, sors les mains de tes poches, texte dédié aux proches
Sur un mélange de rap et d'électro et puis même si ca sonne faux,
On fait ça pour le kif et les potos !
Ben ouais le thème c'est vous, le crew,
Les nazes, le blaze, souvent trop saouls quand on joue
Et alors bien sur qu'on s'en fout.
Team de bras cassés, brailleurs, râleurs, toujours mal rasés, jamais a l'heure,
Mais viens, au fond du camion y'a toujours du pur son !
A tous nos compères de fin de soirée et nos belles partenaires particulières aux yeux fatigués,
Plus qu'une dédicace les gars, faut qu'ça claque de vos oreilles aux orteils.
J'précise, fallait pas nous inviter vu qu'on fout le bordel dans n'importe quelle de vos soirée.
Plus besoin de la présenter, l'équipe de déglingués,
Mélange mortel bien corsé, cerveaux retournés tous les deux mètres carré,
Le décor s'est troublé, ça marche plus droit autour de moi,
Comme une impression de déjà vu : on a encore tout bu...
Quoi qu'il arrive, pas de soucis, « sourire aux lèvres » reste la bonne philosophie.
Toujours fidèles à l'appel, on les ramasse à l'apéro pour un son de taille ou une orgie.
Certains évitent de nous téléphoner de peur qu'on débarque en force et qu'on te kicke la soirée.
Traine une sale réputation, toujours à faire les cons, conditionnés à tituber quand tu traines à nos côtés.
REF
On est privilégiés, l'auditoire écoute nos couplets,
On s'doit de rendre hommage à ceux qui nous soutiennent.
C'est grâce à eux qu'on fonce quand les soucis nous rongent
Et qu'à bout d'souffle on songe à tej l'éponge.
VR
Les fréquences basses crasseuses tracent à travers les murs gris
Fracassent tes tympans et t'empêchent de dormir la nuit.
Ectoplasme, bachibouzouks électroniques,
Les vibrations fantomatiques t'assènent leur humour caustique.
Farfelu, l'abeille, vieux loup gris et dj kozmi
Représentent le blaze, font gueuler les nazes alors,
Oublie les strasses, les paillettes ici moufle impose le style crade
En chiant sur la moquette.
Scénario classique d'une soirée avec ma clique
Apéro en boucle pendant que les cuistots s'affairent
Le rhum coule à flots, les hôtes commencent la prière.
Ce soir on déboule à cent, histoire d'représenter la bannière.
Allo les nazes ? Ici la terre !
Veuillez rappeler plus tard ce soir chacun s'exprime à sa manière.
L'imagination permet de remplir les soirées
Chacun sa spécialité et les moutons seront drôles à regarder.
Jack
J'gomme avant chaque point final mis sur manuscrit,
Faut qu'ça pète, pas qu'ça schlingue comme quand mon anus crie,
Si l'récit s'lie à la mesure après vérif et relecture,
En premier, j'attribue le mérite à ma tribu :
A ceux qui m'accueillent à bras ouverts dans leurs tipis,
Avec qui j'rigole aussi sans calumet ni eau de feu,
A ceux qui s'éloignent mais ne vivent jamais loin d'mon cœur,
Tant d'lucioles brillent au milieu d'mes idées noires,
A ceux qui géraient mes états d'ébriétés quand j'avais
Le moral dans les chaussettes, les deux pieds dans d'sales guêpiers,
A mes équipiers, mes potes, mes compères,
Ceux qui m'apportent du crédit si j'frôle le game over.
Bien sûr en tant qu'homme je reste égocentrique pourtant
Je sais avant tout qu'avancer seul rend triste.
Au fil du temps, j'ai moins peur de voir le trou venir
Mais j'flippe toujours de ne pas survivre dans les souvenirs.
Mais qu'est-ce qui nous rend si silencieux?
A croire que la vie nous fera taire
avant que l'on soit vieux...
Les motifs de nos bouches cousues
sont multiples,
en voici un bref aperçu condensé en
musique :
La routine sévit lorsque le chrono
tourne,
à la bourre pour la firme quand les
dos se courbent,
la sueur coule de la frimousse aux
latrines,
sur l'établi d'usine, le bois d'un
bureau crade
car la guigne fusille celui qui n'a
pas de boulot stable.
RMI, Assedics, posés sur la
sellette,
l'Élysée lassé des hics va résorber
ses dettes,
envoie ses reptiles pour siffler des
sornettes.
La poisse c'est que la fatigue
l'emporte,
apathique, après le taf et les
heures supp,
chacun se cloître à l'abri des
autres,
le canap masse les neurones que le canal
suce.
Dans ce climat déprimant si le temps
c'est de l'argent,
se débattre en trimant rend
léthargique et absent.
Est-ce une caricature ou les clés de
la dictature?
Asservir les gens sous le poids des
factures.
La modestie n'amène aucun mot
d'estime,
la mode tient les rênes, sert fort
la bride.
La pub mène au sex crime si l'amour
se consomme,
la virgule "nique", gonfle
les bourses à l'hélium.
Le respect se gagne à la réput, au
mérite,
appâtés par le luxe et les pépètes,
les mecs stagnent, s'usent pour des
pépites,
de la gaieté en tube qui s'deale au
mini-market.
Des crânes se fêlent ici car moins
logiques
que sous prods illicites, l'avare
reste celui
qu'on félicite, la foi en l'or a ses
prosélytes :
mental élitiste, l'éphémère guide en
haut de la liste.
Là où l'impôt se lève, où ne sévit
plus le fisc,
les gynécos de merde épilent tous
les pubis.
L'image idéale erronée de la
réussite
rend gagas les paumés en égarant les
plus lucides.
Les droits rient jaune au son de la
boîte anti-jeunes
et si la basse résonne, les tapages
sont nocturnes
mais raper des textes séquestrés
dans nos turnes,
un bâillon sur les lèvres reste un
tantinet moins fun.
Je ne vois que la vie de bohème
comme soluce au problème,
avec les potes que j'aime sans
polices ni sirènes,
des pets de weed saine sans kérosène
en bonus lors des apéros zens,
du polystyrène insonorisant le local
où instrus et poèmes réveillent les
décibels,
où les intrus corrects s'incrustent
sans boxe thaï
ni kung-fu, ça parait normal, plus
il y a de fous
plus on se marre jusqu'à en perdre
haleine.
Voilà le dilemme : faire face ou
s'endormir.
Dans ce match, les débiles mènent au
score
et si on se tait, demain, ce sera
encore pire.
REF
Mate le ciel s'obscurcit, les effets d'la crise influencent nos vies,
Les fantômes arpentent le décor qui s'délabre
Sans les auréoles des anges ni les cornes du diable,
On élabore nos fables, à la lueur des candélabres
En attendant la lumière d'une aurore boréale.
Jack
Les hommes d'état, prestidigitateurs,
Remplissent des caisses vides avec des bons du trésor,
Exhibent les milliards comme par magie
Si les banques perdent les pédales, frisent la faillite.
L'économie boursière est réduite en poussière,
Les experts parlent de crise, de panique.
Les traders tirent des plans sur la comète,
Spéculent tandis que les familles s'endettent,
Elles capitulent quand les taux montent en flèche,
Mises sur la paille sans un toit sur la tête
Pour un F3 miteux acheté à cred.
Faut bouger son derch pour sortir de la dèche :
Ok mais comment faire sans débouchées ni embauches.
Si l'issue d'un entretien mène à la case départ
Genre : « on vous tient au jus, merci pour la démarche... »,
Il ne reste qu'à s'pencher sous la table
En espérant que le phallus du boss aura un goût d'érable.
Faut qu'les fistons trouvent un métier pour vivre
Mais là clé c'est le piston comme le disait Bourvil :
La piste passe en boucle sur le tourne-disque.
J'dois une fière chandelle à mes darrons qui m'épaulent
En fait j'suis loin d'avoir le mauvais rôle,
Les jeunes qui chôment mais s'activent sans aides
Non pas d'ciré jaune en cas d'avis d'tempête.
Vr
Mate le ciel s'obscurcit, tempête à l'horizon, en fait, c'est pas demain l'accalmie
Les silhouettes fantomatiques s'activent comme dans une fourmilière,
Ecoutent l'air agar les nouvelles de l'évolution boursière.
La politique apaise les ardeurs de la masse
Comme césar et ses jeux apaisaient la populace
Anesthésie cathodique effaçant les traces
D'hommes en costars qui jonglent avec des liasses.
Les stratégies financières laissent des gens sur la touche
Mais on s'en tape derrière ya des remplaçants à la louche !
Aujourd'hui grande braderie de main d'œuvre bon marché,
Quatre petits chinois pour l'prix d'un vieux local saoulé
D'avoir à choisir entre le chauffage et de la viande recomposée
Il attend patiemment le jour où ça va péter.
L'écart se creuse entre hautes sphères et salariés
Désagrège le climat social à vitesse grand V.
Trop de gens se cassent la gueule en essayant de suivre le mouvement,
Essaient tant bien que mal de s'en sortir correctement,
Oublient que seule la progression est laborieuse.
L'individualisme nous a menés à ces conditions miteuses.
Les gens se plaignent mais votent toujours pour les mêmes cons,
Aujourd'hui la question se pose à quand l'illumination?
Kozmi
Et même si au fond de moi je garde cette lueur d'espoir,
Quand je fais le bilan de la situas j'vois pas de quoi me fendre la poire.
Rien qu'des sourires tristes à l'horizon, en face,
Toujours les mêmes turlupins qu'ont le monopole sur le bifton
J'comprends que les petits n'ont plus envie, que les grands se fassent du souci
Le salaire est dissipé avant même d'être dépensé mais va conter ça aux plus aigris
Poussés à bout par leurs employeurs pour un peu plus de beurre
Commettent l'irréparable et se passent la corde au coup.
Crise de nerfs pour mes camardes en colère, devant leur obstination
J'avoue qu'ils nous l'ont bien mis à l' envers à clamer leur compétitivité,
Endoctrinant les plus engourdis à une meilleure productivité,
N'hésitant pourtant pas à délocaliser, selon eux pour assurer la stabilité d'leur marché.
Phénomène qui foire aux manettes des enfoirés :
Chômage partiel, emplois précaires faisaient partit du rituel mis en place.
Conséquence de cette débâcle, c'est l'ouvrier qui s'la ramasse.
Aller on vous dit byebye, ciao, pas de pot,
On ferme la boutique pourtant pas à bout d'fric
Mais on a d'autres projets vis-à-vis des bénéfices...
Conscients qu'ils brisent des destins aux yeux de la loi ils s'en sortent bien.
Ca me laisse un gout amer. En attendant cette nouvelle ère révolutionnaire,
Envie de tout retourner, j'rajoute ma goutte dans le vase sur le point de déborder !!!
Fait divers
Trois vacanciers sont actuellement portés disparus. Aperçus avant-hier aux abords de Wattwiller, ils cherchaient manifestement un endroit où passer la nuit. Les personnes interrogées par la police auraient fait mention d'une maison maudite qui je cite : « pervertirait la bourgade entière ». De telles allégations mystiques n'ont évidemment pas été prises au sérieux. Aux dires des enquêteurs, la piste du crime passionnel est privilégiée.
Reporter
Afin d'élucider ce mystère plus que bizarre, je me suis rendu au fin fond du Florival. Ce reportage regroupe divers témoignages d'autochtones et d'habitants du village.
La première personne qui mentionna la bicoque était la péripatéticienne en cloque de la bourgade. Elle s'exprima en précisant que si son mac l'apprenait, elle en prendrait pour son grade.
Témoignage de la prostituée
Je racolais dans ce bar comme à mon habitude
Il y a plein de meilleurs endroits mais la vie de fille de joie est rude.
L'alcool m'aide à oublier les putains de marques
Laissées par la chevalière de mon bâtard de mac
Les plans d'évasion se bousculaient dans ma tête
Mais y m'faut d'la thune pour prendre la poudre d'escampette.
Une odeur de souffre... une ombre sur mon épaule...
« Tu serais partante ma poule pour un plan spécial?
Ce soir j't' emmène dans un endroit qui risque de te foutre les boules
C'est l'occase ou jamais de voir si t'as des couilles. »
Un instant de flottement... quelque chose de pas banal...
« Si t'as d'la tune mon grand j'peux t'emmener au septième ciel. »
C'est vrai après tout, en vrai, au fond, j'y perds que dalle
Ma vie ne vaut guère plus de toute façon qu'une double anale.
On arrive enfin à ce manoir au brouillard tenace
Quelque chose me pousse à entrer malgré cette sensation de menace.
Les murs délabrés, reprennent vie a son passage
Les ombres grouillent à ses pieds et nous guident jusqu'à l'étage.
La lune pénètre dans la pièce par la fenêtre au teint mat
Les rayons se reflètent sur les drapés écarlates,
Un baldaquin surdimensionné comme berceau de ma douleur
M'attendait cerné par mille yeux brillants de ma pudeur.
La nuit fut longue et agitée, j'peux dire j'en ai fais des prières
Heureusement le jour levé les loups retournent à leur tanière.
Reporter
Intrigué par la tirade de l'attirante minette, je décidai de poursuivre mes investigations dans la dite maison : j'y rencontrai un personnage étrange et dangereux. Il me laissa la vie sauve mais exigea en échange la diffusion intégrale de son témoignage.
Témoignage du fantôme
Déjà une décennie voire deux, j'compte plus les années,
Damné, passées à errer, le gardien d'ces lieux.
Pas besoin d'clé pour entrer, de mur en mur je sais passer,
Trop d'cris de portes qui claquent, moi ça m'éclate.
D'ailleurs as-tu été convié à ma soirée :
Ce soir c'est la boom dans mon grenier,
Obscurité assurée, lugubre ambiance, toile d'araignée.
J'te sens pas très disposé, peut-être qu'autour de moi,
Tu aperçois mes dix dernières victimes du moi dernier
En train d'se décomposer, si tu aimes frissonner,
Viens faire un tour dans mon QG, le manoir hanté,
Crise cardiaque garantie, apparition, disparition, je vous maudis.
Tous les villageois y sont passés, les autres déterminés à m'chasser
M'ont même envoyé le curé pour m'exorciser,
J'lui ai préparé une mise en scène bien affutée
A base de lévitation, pris possession d'son âme
Se fut fatal, on retrouva le cureton dans l'canal nageant dans ses entrailles.
Mais au fait, qui t'a envoyé ici, est-ce la pute de service à qui j'ai fait un p'tit ?
D'humeur clémente aujourd'hui, j'choisis d'te laisser en vie
Mais va compter à la vallée tout c'qui s'trame ici...
Reporter
La dernière interview est celle de l'abbé qui remplace le père Gilou. Elle confirme que l'ombre règne sur la maison du crime.
Témoignage de l'exorciste
Croyez moi cette maison est la clé des disparitions,
Je le sais car ici je suis en mission.
Le chef de la paroisse en charge de l'exorcisme
Avait été occis dans des circonstances horribles.
Sur ces entrefaites, je fus mandaté par l'évêque
Afin d'enquêter sur cette antre hantée par les spectres.
Sur le pas de la porte du fameux manoir
Je contrôlai avec minutie et en détail
Les multiples accessoires de mon attirail :
De l'ail car son fumet subtil écœure
Les adeptes de l'Happy Hour calice de sang,
Un chapelet pour maintenir les âmes à distance,
Bien sûr, un briquet plus cinq litres d'essence,
Dans ma mallette : une arbalète,
Dans mon carquois des carreaux enduits d'eau bénite.
J'pensais qu'les fantômes allaient rire jaune,
J'avais même de quoi griller un bibendum en guimauve
Mais une fois à l'intérieur
Le climat raviva mes craintes et ma terreur.
Les goules dormaient dans les toiles des mygales,
Le monarque spectral trônait dans le hall.
Grâce à un charme et un sortilège de feu,
J'en suis sorti indemne sans un bleu
Mais j'n'ai pas pu chasser le maître des lieux.
Reporter
Le reportage précédent est incomplet. Des hommes en noir m'ont confisqué les bandes originales mais quand on chasse le surnaturel, il revient au galop. Des phénomènes paranormaux ont bien eu lieu dans ce hameau !
Paraît qu'le hip-hop est mort ? Non ! Il est juste gravement malade,
gangréné par la thune et les salades.
Les ghettos stars s'affichent dans leurs grosses caisses
mais les rimes faciles, perso, nous on veut pas test.
Moi j'm'en moque, j'veux faire du rap qui marche,
Avoir d'la sape, des tasses et qu'ça t'choques
Quitte à faire dans le comique, mon objectif
Voir mon blaze en haut de l'affiche !
Cette image erronée dessert celle des quartiers
Décrédibilise les assos sérieuses et actives
Et tue dans l'œuf leurs meilleures initiatives.
Et alors ? J'plante le décor, les jeunes veulent du hardcore
J'baise le système vu qu'la vie n'est qu'une chienne.
Tout ça c'est qu'du blabla puant
Car un propos a beau être virulent
Il reste infondé lorsqu'on l'expose sans arguments.
REF
On aimerait remettre les pendules à l'heure
Actuellement le hip-hop nous fait mal au cœur.
On apprécie les valeurs qu'il véhicule
Même si dans bien des cas il frise le ridicule.
La violence qu'impliquent certains textes simplistes
A un impact néfaste sur les esprits influençables,
Les directeurs artistiques misent sur le plus rentable.
Ma maison d'disque surveille mes lyrics
Histoire qu'ça clash apparemment la violence fait vendre des titres,
Visage fermé, toujours bien accompagné
Entouré d'bimbos que j'pelote dans mes clips pornos.
Les femmes ne sont pas des objets qu'on achète
Mais à force les gamines se prêtent au jeu
Et regrettent quand celui-ci devient vicieux.
J'trouve que t'as la critique facile, est-ce par manque de style,
Balaie devant ta porte, ton speech j'le boycotte !
C'est sûr qu'on est loin d'être irréprochables,
Mal placés pour faire de belles morales,
On essaie d'faire coïncider nos paroles et nos actes.
AVIS DE RECHERCHE : « Année cent quatre vingt dix de l'ère Ilia. Le témoignage audio qui suivra provient du M-Disc digital appartenant au dissident Lastonic en cavale. Accusé d'atteinte à la sûreté de l'ordre, la prime sur sa tête se compte en lingots d'or. Le dossier de l'affaire à suivre est classé dans les archives du conseil oligarchique.»
LASTONIC : « Ici Bill Lastonic, ex-bidasse de l'ordre galactique, j'reviens du bar le mirage féérique, voilà trois mois qui ont lieu nos meetings. On s'rallie tout les soirs en frôlant les murs car l'ordre nous fait taire et a banni l'art, « libres » entre guillemets, mi citoyens mi bagnards, bercés par le calme que maintient la cyber-garde. Elle organise la traque, on prend soin d'effacer les pistes mais là un truc à foirer, ses sbires ont flairé nos traces (à enchaîner pour ne pas être en retard sur la mesure suivante). C'était l'souk dans l'arrière boutique, on s'affairait tous pour mettre en scène un spectacle. Quand les flics ont forcé la porte d'entrée sans passe invité spécial, Chris, aux aguets, montait la garde. Alerté par le vacarme, le brave barman a fait claquer sa canne en guise de signal d'alarme mais il était déjà trop tard. Les robots flicards ont investis l'rade lors d'une descente éclair. Par chance j'ai pu m'enfuir par la porte de derrière mais va savoir le sort qu'ils réservent à mes pairs pris au piège (à enchaîner) dans cette pièce exigüe. J'présume qu'une fois au mitard l'interrogatoire risque d'être musclé. »
Tandis que Lastonic fuit dans les rues de la ville, la cyber-garde le poursuit et lance un ultimatum...
CYBERGARDE : « Dissident Lastonic, veuillez vous rendre à nos services, le mandat Epsilon Psy justifie votre arrestation. Etat récapitulatif des motifs d'accusation : violation de la directive 8/22 établissant les règles du couvre-feu, assemblée illégale de malfaiteurs, préjudices à la sécurité publique, actes terroristes, rejet partiel des mœurs, irrespect du dogme promulgué par l'ordre. Nous vous avertissons : en cas d'opposition, nos hommes auront l'obligation de tirer sans sommations. »
LASTONIC : « Merde, la poisse me colle aux baskets, je sue tel un piètre athlète, c'est mort, j'les ai pas semé ! J'me cache quand leurs caisses volantes passent. Je ne peux pas fuir avec ces branques à mes trousses. J'me planque, faut qu'j'attende quitte à ensuite faire un détour, filer en douce vers un drone taxi, pirater son interface pour une course gratis. Pour le moment il ne me reste qu'à me terrer dans cette impasse et j'ai les nerfs quand je songe à la manière dont l'idéal sécuritaire fut mis en place. Une à une dans le tohu-bohu des crises, les libertés disparurent de la check-list. Le malaise s'oubliait grâce à l'achat compulsif, il paraît que pour souffrir moins, il suffit d'avoir plus. Les plus petits s'pliaient comme tous à ce rituel, acteurs d'une guerre sociale perpétuelle : sur l'historique écrit par les vainqueurs les faits omis s'multiplièrent. Les révoltés furent menottés ou réduits au silence puisque les médias étaient d'connivence avec les hautes instances et si quelqu'un capte le message de cet enregistrement, il faut qu'il sache qu'ça fait un bail que rien n'change... »
(L'enregistreur numérique est à court de batterie)
AVIS DE RECHERCHE (suite) : « Bill Lastonic, fer de lance et instigateur du mouvement pour la réhabilitation des contres pouvoirs, est toujours en fuite actuellement. Un portrait robot correspondant à son signalement sera distribué par nos agents. »
Vingt et une heure, Jimmy s'installe devant l'ordinateur,
Jugé instable par ses instituteurs,
Habile à Counterstrike, maître dans l'maniement du pad,
Il s'exerce au tir et délaisse son stylo à bille.
« J'suis deg de voir qu'mon pseudo n'est plus dans les high scores ! »
Il remet le couvert et oublie ses devoirs :
« J'marche avec ma bande, j'rachète des grenades flashbangs,
Deux heures de folie à dézinguer des terroristes
Avant qu'ma mère aille au lit avec son futur ex. »
Des hectolitres d'hémoglobines plus tard,
Sa team sort vainqueur : « les blacks killers sont les meilleurs!
On les a fraggé mais là mes yeux m'piquent,
J'me connecte à You Porn pour alimenter mes rêves. »
En fait Jimmy grandit trop vite,
En quête de réconfort dans sa cage virtuelle.
Demain l'réveil sonnera la même ritournelle.
REF
Tant d'enfants perdus s'égarent sur des fausses pistes,
Voudraient être des adultes et grandissent trop vite.
« J'vis ma vie mais il est rare que j'imagine,
Chacune de mes pensées est prémâchée par une machine. »
Quinze heure trente, en cours de mathématiques,
Jimmy s'ennuie, du coup, son esprit s'enfuit :
« J'suis pas cap de déchiffrer ces hiéroglyphes,
J'préfère mater l'derch de la chaudasse de service
La télé m'a appris à remplir un orifice. »
Jimmy, précoce, ne pense plus comme un gosse.
Son prof l'interroge et interrompt ses rêveries.
Il hésite, perplexe, il ne sait plus :
« C'est encore le lèche-cul qui récolte les lauriers,
En passe d'être exclu, j'suis sauvé par la sonnerie. »
A la sortie d'classe : « rendez-vous sou l'préau,
C'est l'heure du slam attax !», les minots trafiquent les cartes de catch.
Jimmy en a des tas mais n'aime pas partager :
« le gros Max réclame sa part de rares cinq étoiles,
J'gagne un œil au beurre noir sans perdre Hundertaker. »
Lorsqu'il assène ses coups, Jimmy voit son beau-père.
Sept heures du mat, le réveil sonne depuis quinze minutes,
Jimmy a du mal, les yeux collés par des croutes :
« J'boot le PC, faut qu'j'passe mon level coûte que coûte,
Il reste des miel pops, j'm'en sers une dose de survie
Puis j'repars à l'assaut comme j'ai regagné des vies. »
Sa mère s'impatiente, le harcèle à la porte :
« Dépêche toi ou ce soir tu seras privé d'dessert ! »
Elle parle mais reste à son service,
Malléable et corvéable à merci.
« Je sais qu'il en faudra plus pour qu'elle sévisse,
Je boude, lorsqu'elle m'appelle, je fais la sourde oreille... »
Jimmy s'épanouit à travers ces modèles,
Petit prince d'un royaume où les médias gouvernent
Car l'esprit d'un enfant s'apparente à une page vierge
Remplie au gré d'ses références quand ses parents l'délaissent.
Prod : Vizium Rush aka Just'1 Bruit Doux
Mesdames et messieurs, place à l'inauguration,
Le rideau se lève sur la célèbre fête foraine
Où règnent en maîtres les enfants malicieux.
Jouez selon leurs règles où vous n'ferez pas d'vieux os.
Prêtez attention à la mise en garde qui suit,
Ni mettez pas les pieds si vous n'êtes pas jeunes d'esprit!
Suite à l'accueil par la mascotte,
Un castor qui porte un costar et une casquette,
Les minots vous escortent vers la fête.
Jetez un œil aux automates, aux guignols et aux marionnettes.
Au delà du stand du lanceur de couteaux
Et du carrosse où sont vendus les churros,
Admirez les charmes pileux d'la femme à barbe à papa
Toute rose et gélatineuse en asséchant la tireuse.
Un peu plus loin, passez l'épreuve de force,
Faites mieux que le gosse au poing forgé dans l'titane,
Judoka dixième dan, forain shaolin,
Poids plume en titre de kid boxing.
Il dégomme la cible avec le flegme d'un moine
Car il s'exerce aussi quand vous êtes déjà au lit.
Au fait, si vous choisissez la formule hôtel,
Prenez des boules kïes pour dormir sur vos deux oreilles.
REF
Les portes de la fête foraine sont ouvertes,
La boucle tourne comme la roue de la foire des mômes,
Tendez l'oreille si cette mélodie vous envoute,
C'est Juste un Bruit doux qui vous masse les lobes.
Les portes de la fête foraine sont ouvertes,
La boucle tourne comme la roue de la foire des mômes,
Tendez l'oreille si cette mélodie vous envoute,
C'est Vizium Rush qui vous mâche les lobes.
Si vous n'êtes pas claustrophobes mais intrépides,
Explorez la galerie des glaces, un dédale labyrinthique.
Faites-y une halte si l'inconnu vous tente,
La vue des miroirs a l'effet d'une cure de jouvence.
Sachez aussi qu'Irma la gamine voyante
Peut lire votre avenir si vous allez sous sa tente.
En revanche évitez le repaire des pirates
Car les p'tits flibustiers ont de la jugeote,
Ils imitent Simbad ou Surcouf
Pour vous distraire tandis qu'ils vous détroussent.
Prenez plutôt le train pour une dose de frousse,
Vous y rencontrerez squelettes et ectoplasmes.
Si par mégarde vous vous égarez trop,
Regardez la carte au dos du guide fourni à l'intro :
Titillez un chouilla votre imaginaire,
Il est crucial pour que la magie opère.
REF
Marre d'écrire tout en t'nant ma langue,
Enfin un choix, j'mêle ma salive à l'encre,
Quitte à être ce gars en iench
Qui chiale sous les feux d'la rampe
Affiche un sourire en coin
Pour sauvegarder les apparences,
Quitte à c'que mon égo d'mâle en pâtisse
Car c'est trop facile de prendre son mal en patience
Au point de n'plus agir, d'être un lâche en puissance
Sincère... mais seulement quand ça l'arrange.
J'ai géré mes coups d'foudre sans éclairs de génie.
Croyant qu'mon cœur durcirait comme la pierre d'un menhir,
Tant d'fois j'ai fuis tel un vil couard
En masquant ma moue car la tendresse était rare.
L'amour peut rendre maboul et le sujet reste tabou
Du coup tu t'planques si le blues te pousse à bout.
Chaque mec a son armure en mithril,
C'est ainsi qu's'entretient l' mythe du type viril,
Avec un pois-chiches dans la caboche
Une carotte sous l'nombril
Le qi d'un nem et les pecs d'un gorille
Bref la copie conforme de Pascal Brutal.
Néanmoins la force d'un homme ne réside pas dans son futal
Mais bien dans sa capacité à assumer ses failles.
Indécis, j'ai fais l'imbécile
Avançant grâce au lancer d'un D6,
Borné par un esprit trop critique donc stérile,
Cause de névroses et d'crises d'hystéries.
Pas évident d'arbitrer d'un œil avisé
Entre les biz et les tafs pour qu'la caisse se renfloue,
Le célibat et les phases où une miss te rend ouf.
Mais rien n'sert de courir, j'économise mon souffle
En croyant dur comme fer à ma ligne directrice.
Parfois je m'demande à quoi c'bordel tient,
J'voudrais aller d'l'avant, j'rame et j'ronge mon frein.
Si j'm'assoupis, j'puise dans les forces que la vie m'insuffle
Pour garder les yeux ouverts, le regard vif,
Déceler les aiguilles précieuses dans les bottes de foin,
Distinguer les enjeux secondaires des choix cornéliens.
Interprètes : Lara Fainéante, Pascal au Bistrot
Compositeurs : Charles Servietsky, Nicos Briselaglass
Elle a mis son cœur à nu sur l'autoroute,
A semé en moi le fruit du doute,
J'ai freiné sec sur la bande d'arrêt d'urgence,
Lui ai dit : «STP bébé, fais preuve d'indulgence ! ».
Elle était en stress, j'ai mis les feux d'détresse
Elle m'a repoussé d'un geste quand j'caressais ses tresses.
Mes rêves inachevés finirent épaves à la casse
Une pluie lacrymale éclata mon pare-brise.
J'ai besoin de temps mais le temps c'est d'l'amour,
Pense au temps qu'j'ai perdu à te faire la cour.
J'y ai cru, toujours,
Mais là c'est rude mon chou !
Miss t'es ma roue d'secours,
Sans toi je crève c'est tout.
REF
J'appelle à l'aide : Mayday on the highway,
J'entends à peine tes démons me parler,
Du goudron a coulé sous les ponts,
J'ai l'bourdon, pardonne moi j'suis qu'un con.
J'appelle à l'aide : Mayday on the highway,
J'entends à peine tes démons me parler,
Du goudron a coulé sous les ponts,
Et-ce que c'est dead pour de bon ? J'ai besoin d'une réponse.
T'es mon triangle de pré signalisation,
Mon frein moteur en descente, tu régis mes actions.
Vois-tu nos accidents n'sont pas dans l'rétroviseur,
Les erreurs qui t'entachent ne s'lavent pas au car wash !
Si entre nous ça chauffe, j'allumerais le climatiseur,
Ce sera l'constat à l'amiable à défaut d'un mariage.
Les mensonges se cachent derrière tes belles promesses,
Tu m'perdras comme ton permis à cause de tes ivresses.
Pourquoi tu rouspètes en pétant ta durite ?
Rappelle toi notre couple souffle déjà sa vingtième bougie.
Arrêtes tu m'fais rougir tel un feu tricolore,
Allons souffrir ailleurs sur l'aire du Haut Koenigsbourg.